L’apprentissage du solfège est une étape essentielle dans la formation musicale. Cependant, beaucoup d’élèves rencontrent dans leurs premiers apprentissages des obstacles qui peuvent freiner leur progression. Solfège et musique : un paradoxe.

Mais pourquoi le solfège est-il un tel problème pour certains ? Et surtout, comment peut-on diagnostiquer les causes de ces difficultés ?

Le Solfège, une barrière pour certains

Aujourd’hui des ateliers d’éveil ou d’initiation musicale existent dans la majorité des écoles de musique. Ils sont conduits par des enseignants très investis et souvent en recherche permanente de solutions et de mises en situation pour ouvrir les portes de la musique.
Puis vient le moment de passer à la reconnaissance des signes d’écriture…
Pour de nombreux élèves, lire une partition ou apprendre le solfège devient alors une véritable épreuve. Ce qui pourrait sembler simple, comme reconnaître des notes ou des rythmes, peut se transformer en un casse-tête. Cela peut même décourager ces élèves et freiner leur motivation à poursuivre la musique.

Mais alors, pourquoi est-ce si compliqué ?

Pour mieux comprendre ces difficultés, il faut d’abord se pencher sur le processus de lecture. Lire la musique est un peu comme lire un texte à haute voix. Cela implique plusieurs étapes :

Comment lit-on la musique ?

1. Je regarde la première partie d’une phrase musicale.
2. Je la mémorise.
3. Je la chante ou je la joue.
4. Simultanément, je regarde la suite de la phrase musicale, et
5. je la mémorise pour pouvoir la jouer après.

Cela demande beaucoup de concentration et de mémoire. La principale question qui se pose est donc : Comment je mémorise ?

Voir nos articles Pourquoi la lecture musicale est-elle plus complexe?
Lecture de notes

Les différents profils d’apprentissage

Tout le monde n’apprend pas de la même manière. Selon le psychopédagogue Antoine de la Garanderie, chacun a un « profil d’apprentissage » différent, basé sur la manière dont il mémorise et traite les informations. Il existe trois principaux types de mémorisation :

• Auditif : Je mémorise mieux en entendant et je me remémore en récitant mentalement.
• Visuel : Je mémorise en voyant, en imaginant des images et je me remémore en visualisant mentalement.
• Kinesthésique : Je mémorise mieux en bougeant ou en mimant les gestes et je me remémore en retrouvant les mouvements et les sensations que j’ai vécu.

Par exemple, si pour retenir un numéro de téléphone, je dois le répéter intérieurement ou à voix haute, je suis auditif. Si j’imagine le numéro comme une image, je suis visuel. Si je le mémorise et me le remémore en tapant sur un clavier imaginaire je suis kinesthésique.

Tous les types de mémoire sont utiles (et utilisés) en musique

Bien que chacun ait une préférence, nous utilisons tous les trois types de mémoires à des degrés différents mais plus ou moins facilement et spontanément. Dans la musique :

• Les auditifs auront plus de facilité pour composer ou improviser ou concevoir une interprétation…
• Les kinesthésiques seront à l’aise avec la pratique instrumentale ou vocale, car ils ont une meilleure conscience de leur corps et mémorise facilement les gestes, les postures et les sensations,
• Les visuels vont facilement graver les signes musicaux (leur forme et leur spatialisation) mais surtout, la mémorisation et l’évocation visuelle est extrêmement rapide, presque instantanée.

On notera que ceux qui s’orientent vers une activité ou des études musicales sont majoritairement des profils AUDITIFS.

Ainsi,

Le paradoxe est que les élèves susceptibles d’avoir les meilleures aptitudes musicales ou instrumentales et vocales peuvent buter dès le début de leurs études sur l’apprentissage du solfège et se décourager rapidement.

Il semble donc important de bien diagnostiquer le profil de chaque élève.

Une simple question, comme « comment mémorises-tu un numéro de téléphone ? » peut aider à comprendre comment un élève apprend.

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Dynamique de groupe dans l’enseignement musical