Dynamique de groupe dans l’enseignement musical

Dans l’enseignement en école de musique, il y a 2 types de cours collectifs:
– La musique d’ensemble (orchestre, chorale, musique de chambre)
– La formation musicale

A ceci s’ajoute l’élaboration de projets ponctuels qui peuvent donner naissance à des ensembles musicaux éphémères.

D’une manière générale…

La musique d’ensemble est l’activité préférée des élèves,
La formation musicale est l’activité la moins appréciée.

En général, un élève sera fier de montrer sa clarinette ou son violon à ses amis, mais il ne montrera pas son livre de formation musicale ni ses partitions.
Enfin un élève vient en école de musique plus pour l’activité musicale que pour l’apprentissage de la lecture musicale.

Ces généralités pouvant bien sûr connaître des exceptions.

Le cours collectif est un amplificateur

Dans une activité collective, il s’installe une dynamique de groupe.
Mais toute dynamique de groupe peut être positive ou négative.
En fait, le groupe va amplifier les motivations individuelles ou amplifier le désintérêt individuel. Si un nombre important de participants est passionné par l’activité, l’effet sera “contagieux” pour l’ensemble du groupe. En revanche, si l’ennui commence à s’installer, il risque de toucher l’ensemble du groupe.
Ce n’est donc pas le groupe en lui-même qui va dynamiser l’activité. Le groupe sera simplement un amplificateur de l’état d’esprit de chacun de ses membres et de l’ambiance générale.

Le travail d’orchestre est une alchimie

On remarque que dans la musique d’ensemble, c’est le projet musical qui justifie l’existence du groupe. Le projet n’est réalisable que si le groupe existe. Ce projet est le ciment du groupe. Il propose à tout le groupe un objectif commun, la réalisation de la partition. Il propose un rêve artistique commun, une esthétique et une narration communes. Il est fédérateur.

De plus, un orchestre qui rassemble des musiciens, élèves ou amateurs, jouant des instruments divers éveille la curiosité des participants. Tout ne convergeant vers cet objectif musical commun, chaque instrumentiste va recevoir des consignes propre à son instrument (doigtés, coups de langue, coups d’archet…).
Enfin le travail d’orchestre est une alchimie où chaque groupe d’instruments (cordes, bois, cuivres, percussions…) apporte à l’ensemble ses propres couleurs.

En cours de formation musicale, l’élève reste isolé

A l’inverse, dans le cours de formation musicale, l’existence du groupe ne se justifie que pour des raisons d’organisation pédagogique et des raisons d’économie de gestion. Et dans ces conditions, l’organisation collective de l’activité n’a pas d’impact positif sur l’ambiance de travail notamment pour les élèves qui ont des difficultés d’apprentissage.
Face à ces difficultés, chaque élève doit paradoxalement gérer seul ses problèmes parce que le groupe ne peut pas l’aider. En cours de formation musicale, l’élève reste isolé parce que le temps du cours ne permet généralement pas d’analyser avec précision les causes des difficultés de chacun.

Et la nécessité pour l’enseignant de faire progresser, d’apporter à chaque séance de nouvelles notions et donc des difficultés supplémentaires, creuse l’écart entre les élèves.

Tous les élèves ne progressent pas à la même vitesse. Ceux qui sont plus lents sont distancés par le reste du groupe parce que leurs connexions cérébrales requises pour la lecture musicale ne sont pas suffisamment bien installées. (voir notre article Psycho-sensoriel, psychomoteur, psycho-cognitif…)

Faciliter le développement des compétences cérébrales

Le jeu Solfeggioco a été développé pour essayer d’aider ces élèves. D’une part en proposant une réponse aux difficultés propres à la lecture musicale (voir notre article Pourquoi la lecture musicale est-elle plus complexe?) et d’autre part en facilitant le développement des compétences cérébrales :
– par la possibilité pour chaque élève d’adapter à tout moment son apprentissage à son niveau,
– de créer un climat d’émulation-compétition par le jeu en équipe,
– d’installer à l’intérieur de chaque équipe une relation de tutorat entre les élèves les plus avancés et ceux qui ont des difficultés. (voir notre article A destination des enseignants)

Dans cette organisation de jeu en équipe, l’existence du groupe prend toute sa raison d’être.
Et le jeu favorise à la fois la concentration et la motivation des participants.

À côté de ce travail solfégique, la mise en place de projet musicaux ponctuels semble essentielle pour que l’acquisition des compétences techniques reste déconnectée de sa vraie finalité.

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